Dialogue photographique avec Henri Bosco

Malicroix IV, VI & VIII
Tirages jet d’encre sur Hahnemühle Photo Rag Baryta

Troisième année de participation à l’automne photographique en Champsaur (05) les 05 et 06 octobre 2019 pour sa 7ème édition. Le thème : « dialogue photographique avec Henri Bosco ». L’occasion d’exposer quelques tirages du travail en cours sur la Camargue.

« L’inquiétude des eaux naîtrait qui, avec celle des forêts, est sans doute la plus antique et la plus angoissante au cœur de l’homme. »
« Du fleuve, des limons, du sol, des bois, la matière énorme fondait en ce sentiment de grandeur pur de toute substance. »
« Des arbres gisaient, abattus. Quelques-uns, des bouleaux gigantesques, avaient, en se déracinant, arraché du sol des blocs de boue grise. Ils s’étaient écroulés à travers d’autres arbres où leurs branches s’enchevêtraient inextricablement. »
« Les arbres fantomalement formaient comme une forêt sous-marine, où les ondes, douces et longues, de cette clarté, glissaient entre les branches, telles des nappes d’eau faiblement colorées par de fugitives phosphorescences. »

Citations des pages 125, 124, 136 et 125 ;
Bosco, H. (1948). Malicroix. Éditions Galimard, Paris (2008). 382 pp.


La Camargue sauvage est un mythe qui masque l’adaptation réciproque et permanente de la « nature » et des activités humaines. Les descriptions de la « nature » dans Malicroix, et l’écriture de Bosco, illustrent les sentiments de fascination et de peur de la « nature ». L’histoire se déroule peu de temps avant les crues dévastatrices du 19ème siècle et l’endiguement du Rhône / de la Camargue, étape décisive de la domestication de ces espaces et de la quasi-disparition des forêts riveraines…
Qui ne serait impressionné dans la même situation que celle du narrateur ?
Les photographies présentées illustrent ce paysage, aussi bien intérieur qu’extérieur. Un œil avisé remarquera les traces de cette imbrication entre l’homme et la « nature », dualisme périmé et pourtant si répandu.

Les photos ont été réalisées majoritairement dans l’une des dernières forêts riveraines de Camargue.

Pour cette exposition, 11 tirages au format 29×53 (encres Epson HDR, sur Hahnemühle Photo Rag Baryta 315 g, pilote ImagePrint) ont été présentés sur simple châssis avec des pinces.

Les gens heureux

Les gens heureux I
Tirage jet d’encre sur Canson Rag Photographique

 

L’interview est de Michel Guerrin. Publiée dans le Monde daté du samedi 20 août 2005. Martin Parr parle de sa photographie. Extrait :

« Ce qui choque dans mes photos, ce n’est pas de montrer des gens agglutinés sur une plage sordide ou à côté de l’Acropole d’Athènes, dans leur salon épouvantable ou leur voiture clinquante, devant des plats de malbouffe. C’est que ces gens sourient, ils sont heureux sur mes images. Ils sont heureux dans un monde qu’ils contribuent à détruire. Et ils semblent même en être conscients. Je photographie mon hypocrisie et celle de ma société. »

L’article complet est consultable sur le site du journal Le Monde.

Dialogue photographique avec Jack London

Parc Alpha I, II & III
Tirages jet d’encre sur Hahnemühle Photo Rag Baryta

Deuxième année de présence à l’automne photographique en Champsaur (05) les 24 et 25 septembre 2016 pour sa 4ème édition. Le thème, « dialogue photographique avec Jack London », avait une saveur particulière pour moi. Jack London, et son livre « L’appel de la forêt » – « L’appel sauvage » dans sa nouvelle traduction – est en effet un livre qui m’a marqué quand j’étais gamin. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que je l’ai redécouvert dans sa nouvelle traduction et finalement décidé de présenter un triptyque :

« L’appel sauvage

Le triptyque « Parc Alpha I, II & III » interroge notre relation au sauvage.

Entre l’animal domestique ou domestiqué, et celui qui échappe à tout contrôle de l’homme, il existe toute une palette de relations qui reflètent notre interaction viscérale avec ce que nous appelons la « nature », loin de cette opposition à la culture qui depuis trop longtemps façonne la pensée occidentale.

Dans le roman de Jack London, l’instinct profond de Buck le presse de répondre à l’appel sauvage.

Parqués, les loups du Parc Alpha restent sauvages. Ça se voit. Ça se sent.

Qu’avons nous emprisonné ?
Qu’avons nous domestiqué ? ».

Pour cette exposition, les tirages au format 36×54 (encres Epson HDR, sur Hahnemühle Photo Rag Baryta 315 g, pilote ImagePrint) ont été présentés sur Dibond, en caisse américaine.

Un carnet de dessin mis à disposition a permis de recueillir les réflexions ou réponses aux questions « qu’est-ce que le sauvage ? » et « que représente-t-il pour vous ? ». Premiers éléments pour un projet à venir sur la question du sauvage et du domestique…

Un catalogue retraçant cinq années d’expositions dont celle-ci est disponible ici.

Dialogue photographique avec Samivel

Empreintes alpines XVII ed. "Samivel"Empreintes alpines XVII, ed. « Samivel »
Tirage jet d’encre Piezography Carbon sur papier Canson Rag Photographique

Retenu pour une exposition les 26 et 27 septembre 2015 au 3ème automne photographique en Champsaur (05) sur le thème « dialogue photographique avec Samivel », j’ai présenté 10 tirages Piezography Carbon sur Canson Infinity Rag Photographique 310 g. issus de mon travail « Empreintes alpines » (n° II, III, VI, V, XI, XIV, XVI, XV, XVII et XX).
Je n’ai pas gagné de prix, mais la qualification de « photos de combat » de la part d’un des visiteurs. Cela vaut tous les prix…

« Oui, messieurs les entrepreneurs de spectacles naturels, construisez des « kulm », des routes, des funiculaires ou des téléphériques, montez les gens en cars, en bennes, en wagons, en ascenseurs, en paniers à salade, en tout ce qu’il vous plaira ; débarquez-les en vrac dans un désert dont la première beauté est justement d’être désert, et collez-les avec des coussins sous les fesses devant le plus beau paysage du monde : ils bailleront. Ils bailleront, messieurs, à raison de trois cent francs de l’heure ! Il est vrai que ces trois cent francs iront dans vos poches : tout s’explique. Et que vous importe à vous d’avoir saccagé avec vos ferrailles encore un coin de terre pure, pourvu que l’argent rentre ? Mais nous ne nous entendrons jamais. Vous me prenez pour un imbécile, et je vous prends pour des vandales. »

Samivel
L’amateur d’abîmes (Ed. Hoebeke)

Dans le cas de cette sélection hommage à Samivel, le rendu « sépia » des encres aux pigments de charbon s’est naturellement imposé : clin d’œil à son œuvre et jeu avec le renvoi inconscient au passé que suscite ce rendu. En effet, ces images « modernes », ne font qu’illustrer ce que Samivel (d)énonçait déjà en son temps.

Un catalogue retraçant cinq années d’expositions dont celle-ci est disponible ici.

51 artistes face à l’A51

A51, km 44
Tirage jet d’encre Piezography Carbon sur papier JonCone Studio Type 5

 

Ce tirage, issu d’un projet en cours de réalisation, a fait partie d’une exposition collective itinérante intitulée « 51 artistes face à l’A51 » qui a terminée son parcours du 2 au 12 septembre 2015 à l’ancien musée de peinture de Grenoble (38).
Il montre le paysage tel qu’il est aujourd’hui à l’endroit de l’emprise prévue pour l’autoroute A51 Grenoble – Sisteron.
La photo a été faite en numérique, mais la forme (grain argentique et contraste de type « Kodak Tri-X ») rappelle le reportage de la grande époque. Le tirage jet d’encres est réalisé sur du papier « JonCone Studio Type 5 », avec les encres « Piezography Carbon ». Les pigments de pur charbon donnent une teinte qui rappelle les tirages de nos anciens, et garantissent une durabilité inégalée…
La forme choisie joue, au travers de la photographie, avec notre perception du temps, avec ce qui est, ce qui n’est déjà plus et ce qui ne sera peut-être plus jamais…